l'île aux cent mille morts

Toute aventure de pirates commence nécessairement par une carte - davantage le cas présent. Quoiqu'il en soit, le père de Gweny n'a pas su résister à la tentation et est parti chercher fortune sur une île peu commune, abandonnant sa désormais adolescente de fille aux mauvais soins d'une mère haineuse. Lorsqu'à son tour Gweny met la main sur cette fameuse carte, elle n'hésite pas à embaucher une bande de pirates afin de retrouver son père, moyennant une part conséquente du butin. Leur cap : l'île aux cent mille morts. Cent mille, comme le nombre probable de pauvres diables venus y chercher un trésor et tombés entre les mains d'une école de bourreaux. Un gaufrier classique, des décors minimalistes, des chiens anthropomorphes aux traits naïfs et aux regards vides de pupilles servent cette histoire peu ordinaire de pirates. Car si quête, carte au trésor et flibustiers sont présents, ce n'est clairement pas l'aventure que les auteurs veulent privilégier. Il se dégage de cet album un surprenant humour noir où la violence, banalisée, est gratuite et l'absurde roi.On arrive hélas un peu trop vite à sa conclusion (une quinzaine de minutes), laquelle, à mon sens, bien qu'attendue, passe un message plus subtil qu'il n'y paraît. Dire que Gweny s'est encanaillée avec des pirates, a bravé mille dangers et frôlé la mort des dizaines de fois pour?ça ! Absurdité quand tu nous tiens?