Arzak, l'arpenteur

Arpentant la surface et les tréfonds de Tassilli en quête de l'anomalie, Arzak découvre un sombre trafic où les Wergs sont les victimes. Une nouvelle aventure du personnage phare de Moebius, toujours au sommet de son art.

Pierre marie

Seulement 34 ans d'attente, Moebius, alias Jean Giraud, nous gratifie d'une suite totalement inattendue de celui qui lui avait ouvert les portes de la renommé, en 1976 dans la revue Métal Hurlant (que Moebius avant créé avec Druillet). Historiquement Arzak révolutionne le genre puisque lors de sa sortie en cinq histoires courtes, les planches se proposent une narration en l'absence totale de dialogue ou de texte. Cela ne gène en rien le lecteur, qui découvre le coup de force de Moebius : imposé par ces qualités graphiques, une histoire totalement visuelle. En 2010, Arzak l'Arpenteur réédite cet exploit puisque la première édition est elle aussi exsangue de dialogue. Heureusement ou malheureusement (selon les genres) les éditions Glénat imposent à Moebius une sortie "bullé". Celle ci n'apporte sans doute rien à l'histoire mais permet d'ouvrir l'univers de celui qui se révèle être le plus grand dessinateur vivant, au néophyte qui ne le connaîtrait pas déjà.
Véritable western spaghetti, Arzak joue avec les codes du genre, space opéra, à la mesure des premiers Star Wars sur Tatooine. Holster, chasseurs de primes, shérif. Trahison, suspicion et vengeance de femme à la clé. Moebius nous donne ici une leçon de simplicité scénaristique qui n'est pas sans intérêt pour la jeune génération qui cherche parfois trop loin une inspiration brouillonne.
Et puis c’est un Moebius et rien que pour ça, il s’impose à vous, que vous soyez fan de Cinéma, Littérature ou Bande dessinée.

Dominic

Très beau dessin, une histoire qui enchaîne les événements et déchaîne les passions, un héros stoïque et droit dans ses bottes, un monde décadent sur une planète en fin de vie, ... Bref, du très bon Moebius ! Vivement la suite !!