Vértigo

Un thriller parfaitement documenté et mené avec brio par un inédit duo d’auteurs. Une découverte d’un monde où la violence remplace souvent l’humanité.

Nathalie Sergeef signe un scénario rythmé et entraînant qui prend le héros et le lecteur à contre-pied pour un récit qui nous immerge dans la vie violente d’un ancien mareros. Mais si histoire, solidement documentée, s’avère entraînante, force est de reconnaître que le dessin nerveux et percutant d’Ennio Bufi n’y est pas étranger… Le (trop court) cahier graphique qui referme l’album et la superbe couverture ne donnent un aperçu de son saisissant talent. Vertigo est un polar entraînant, bien construit et superbement mis en image qui passionnera les amateurs du genre…

Servi par une narration intense et prenante, Vértigo retrace la vie de ces gamins dont l’identité est tatouée à même la peau et pour qui la vie des autres n’a pas plus d’importance que leur propre mort.

À partir d’un fond pourtant bien documenté, l’intrigue de Nathalie Sergeef (Down under, Juarez) n’est absolument pas crédible, et les flashbacks et les révélations en cascade finissent par fatiguer. Dommage, car il y avait matière à proposer un one-shot plus sobre et solide, dans cet univers intéressant, d’autant que le trait réaliste de Bufi est finalement bien moins raide qu’il n’y paraît au premier feuilletage. Un ratage.