revenants

L’Amérique n'a pas seulement sacrifié une génération avec la guerre du Vietnam, elle a aussi engendré le plus gros taux de suicide post-traumatique avec la guerre d'Irak. Olivier Morel leur a donné la parole dans un film documentaire « L'âme en sang ». Cette BD décrit les liens qui se sont établis entre le réalisateur et les jeunes vétérans d'Irak revenus dans la vie civil, le tout mis en dessin par l'excellent Maël.

Un regard braqué dans le blanc des yeux des États-Unis d'Amérique.

Ancien soldat, de quelque guerre qu'ils soient, corps vidés de sève, de vie, à l'image de la dernière case de la page 21, yeux vides, aura rougeoyante du sang vu ou versé, de l'horreur qui les a à jamais changés.Cet ouvrage nous parle des vétérans d'Irak, revenus de l'enfer, et qui ne supportent plus le poids des souvenirs et des actes perpétrés ou subis.« Le nombre de suicides de vétérans sur le sol américain a dépassé le nombre de soldats morts en Irak ».Cette phrase dit tout sur le cataclysme psychologique de ces soldats jeunes, non gradés, jetés dans un conflit et soumis à des pratiques infamantes qu'ils réprouvent.Le dessin, tout en flous de pastels qui suggèrent pour ne pas choquer, n'en reste pas moins percutant dans ses explosions de rouge, et c'est un excellent support pour le partage des émotions de ces survivants qui ne sont pas tout à fait revenus.Poignant et fort, ce récit ne peut laisser indifférent.

on aurait mieux aimé se trouver directement face à ses interlocuteurs, plonger dans leur expérience.