Proies faciles

Un polar social engagé et de très bonne facture dans lequel l'auteur exprime clairement son indignation envers les banques et leurs magouilles inhumaines à l'encontre des personnes âgées.

Prado est un auteur au talent époustouflant. Son précédent ouvrage, Ardalèn, est pour moi une des 10 plus grandes lectures de ma vie !
Ce nouvel album était forcément très attendu pour moi... Et, même si dans ce dernier il a misé sur le Noir et Blanc, cela appuie d'autant plus l'atmosphère cette fois-ci polar de Proies Faciles ! Un récit mené avec brio, nous offrant les nombreux rebondissements avec parcimonie afin de mieux encore conclure cette oeuvre !

on attend toujours avec impatience une BD de Prado et celle-ci est encore une réussite. L'histoire de ces petits vieux qui n'ont plus rien à perdre parce que la société leur a déjà tout pris est poignante. La France a été "épargnée" et l'on mesure au travers de ce récit combien de petites gens en Espagne (ou dans d'autres pays comme les USA) se sont retrouvées flouées au nom d'une soi-disant crise économique.

Dans un contexte social inquiétant, suivez pas à pas l'inspectrice Tabares et son adjoint. En pleine crise financière Espagnole, des meurtres vont se multiplier dans le milieu bancaire. Un polar nuancé de gris pour une enquête prenante Le tout, sublimé par le travail graphique de Prado ainsi qu'un scénario inattendu.

Maîtrisé du début à la fin, Proies Faciles réunit tous les éléments d’un excellent thriller. L’auteur de Traie de craie démontre une fois de plus toute l’étendue de son talent.

Deux flics enquêtent sur une série de meurtres par empoisonnement perpétrés sur des personnels bancaires. Un polar atypique et nécessaire, plus prompt à dénoncer un scandale qu'à instaurer un suspens classique.

Après l’intimiste et poétique Ardalén, Miguelanxo Prado nous livre un polar engagé qui dénonce les ravages du capitalisme exacerbé et décomplexé qui sacrifie le petit peuple sur l’autel des dividendes et du profit… Mais plus qu’un réquisitoire, l’auteur pose en filigrane la question du point de rupture : à force de tirer sur la corde, les puissants ne risquent-ils pas de provoquer une réaction violente de la part des « proies faciles », rendant acceptable, bien qu’illégitime, la violence physique contre ceux qui exercent, en tout impunité, une violence sociale… Proies faciles est un polar social profondément humain et parfaitement orchestré porté par un scénario classique, un dessin réaliste somptueux et des dialogues d’une rare justesse…

Ce polar social est pensé comme un réquisitoire contre les pratiques douteuses des financiers, qui gagnent de l’argent sur le dos d’un bas peuple déjà très touché par le chômage et les dettes. Une lecture on ne peut plus d’actualité, qui ne laissera personne indifférent.