Les liens du sang tome 1

Première œuvre de Shuzo Oshimi pour moi, et on peut dire que le bonhomme sait installer une ambiance avec brio ! Des planches d'une grande beauté installant un malaise insidieux dans cette relation mère-fils, jusqu'à la bascule qui intervient en fin de tome... Jolie claque !

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«Les Liens du sang» est une œuvre de Shûzô Ôshimi, auteur japonais passionnant dont les précédents mangas naviguaient dans les eaux troubles de l’âme humaine.
Cette nouvelle série ne déroge pas à la règle du grand mangaka.
La vie du Seiichi est d’apparence des plus normales. Le garçon de 13-14 ans habite un pavillon de banlieue anodin. Ishiro, son père qui travaille beaucoup, est peu présent. Seiko, sa mère toujours à la maison, est attentionnée et prévenante. Le jeune adolescent est scolarisé dans une école sans histoire, même si, en classe, ses amis collégiens le taquinent gentiment.
Mais tout n’est pas qu’ordre et beauté. L’arrivée dans la maison de Seiichi de son cousin Shige va tout dérégler. Rapidement, Shige le charrie à propos de Seiko qu’il considère comme trop protectrice, que Seiichi est «trop couvée» par sa mère. Lors d’une randonnée en famille, sa tante, belle-sœur de Seiko, remet le couvert de la mère ultra-protectrice en arguant avec un sourire moqueur que «Sérieusement, Seiko… Tu le couves trop».
C’est à partir de ce moment-là que les évènements vont complètement déraper.
Graphiquement, c’est impeccable. Shûzô Ôshimi a un sens incroyable dans l’expressivité des visages de ses personnages. Sa manière d’exprimer les émotions sur les faciès est, à la fois, réaliste et un rien exagéré, proche parfois de la caricature. Son dessin qu’il accompagne, dans les scènes torturées ou dramatiques, de hachures qui ajoutent à l’atmosphère malsaine de certaines situations et relations toxiques.
Les quatre tomes suivants que j’ai lus sont aussi excellents que cette entrée en matière, avec notamment des séquences muettes qui alternent avec des moments de logorrhée verbale.
À signaler les huit superbes premières pages en couleurs de ce premier tome, plongeant ainsi immédiatement le lecteur dans un malaise psychologique et cérébral.

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Un premier tome qui maintient éveillé même si la fatigue tiraille en plein milieu de la nuit. La mise en scène est percutante, l'ambiance générale dérangeante et malsaine comme dans un film noir. Entre Seiichi et sa mère, c'est un huit clos chauffé par un soleil de plomb qui dépasse LES LIENS DU SANG. Qui nous dépasse un peu aussi pour le moment. Il va s'en dire que je suis impatiente de lire la suite, même si je crains d'ouvrir une porte qui mène dans une pièce blanche et capitonnée qui aurait l'odeur d'un cadavre en décomposition.

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