Les filles de salem - Comment nous avons condamné nos enfants

Thomas Gilbert a adapté à sa manière la célèbre histoire des sorcières de Salem… Le puritanisme de l'époque et la folie destructrice de certains pasteurs ont amené plusieurs dizaines de personnes à l'échafaud pour des raisons fallacieuses. Thomas Gilbert a choisi de se dégager de l'explication habituelle d'hystérie des jeunes filles ayant provoqué cette crise. Cela donne un aperçu de la mainmise de la religion puritaine de l'époque sur les esprits des gens, de la profonde misogynie renforcée par les mères et grands-mères (pour se venger de leur vécu ou par pur conformisme?), du contexte difficile des villages isolés et cernés de tribus amérindiennes (qui sont, bien entendus, considérés comme des êtres inférieurs sinon infernaux).Tous ces faits brassés ensemble dans un scénario implacable par un auteur brillant donnent un album fort et violent qui mérite sa place dans toutes les bédéthèques. Je renvoie tous ceux qui croient qu'il n'y a eu ce genre d'horreurs que dans le Nouveau Monde à un autre album : Sorcières de Roger Seiter et Vincent Wagner (https://www.sanctuary.fr/fiche/38023/) qui se situe en Alsace au XVIIe siècle.

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Malheureusement on ne sort pas indemne à la fin de cette lecture ; ça nous prend à la gorge, j'ai terminé cette BD empli de rage et de colère.

En 1692, la petite communauté de la colonie de Salem met en place une répression sans précédent contre des soi-disant sorcières… Une plongée terrifiante dans ce village puritain de la Nouvelle-Angleterre. Thomas Gilbert nous décrit de façon magnifique cet univers oppressant…

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Une tragédie admirablement retranscrite.

On en reste bouche bée, les tripes tordues et les larmes aux yeux. Peut-être est-ce là le seul tout petit défaut de ce long album (200 pages) : en faire parfois un peu trop dans la recherche de l’émotion forte. Mais on le pardonnera aisément, car ce n’est pas si souvent que l’on vibre autant en lisant une bande dessinée.

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L’histoire et le procès des « Sorcières de Salem » racontée par la petite Abigail. Un récit noir et violent sur l’obscurantisme et le fanatisme religieux.

« Plutôt que de traquer le diable en nous, traquons celui qui nous semble étranger ». Cette phrase explique bien je trouve, aujourd'hui comme hier, comment un village, une communauté, bascule dans l'hystérie et la chasse aux sorcière. Car « une fois que l'on a les deux mains dans la haie ? il n'y a plus de limite ». Le dessin suit cette transformation ; De joyeux et enfantin au début, il s'enfonce peu à peu dans un gris qui assombrit les cases comme le sont les coeurs. Un village américain, à une époque reculée ; Un peu isolée. Une communauté protestante entourant une taverne catholique. Un pasteur payé, mais pas assez selon lui, par ses ouailles et qui voudrait trouver une raison de leur être indispensable. De la haine à la folie il n'y a qu'un pas, que le pasteur, pour cacher sa faute et par extrémisme religieux, franchit, plongeant la ville de Salem dans l'obscurantisme et la barbarie. Le dessin alors dit tout le cauchemar que viventdes jeunes filles accusées à tord ; L'enfer qu'on leur prédit, jaillit des cerveaux dérangés des gens bien-pensants. Ces jeunes femmes qui dérangent, qui s'expriment, qui accusent, leur sort horrible a-t-il été vain ? La fin du livre voudrait faire croire que non. Mais des évènements récents, les fous de dieu, les porcs irrespectueux, tout nous rappelle que la frontière est mince entre le rigorisme et la barbarie. Une BD forte qui dérange volontairement par le dessin et interroge par le récit.

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Abigail vit dans le petit village de Salem et aspire à faire ce qu'il lui plait mais dans ce village puritain, quand ses formes de femme apparaissent, ce sont ses libertés qui vont disparaître d'un coup. Petit à petit la folie s'empare du pasteur de la ville et des hommes et la fureur des femmes décuple. Un album sombre et magnifique à la fois qui revisite le procès des sorcières de Salem et nous emmène dans une spirale destructrice.

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Oh la terrible histoire que voilà ! Elle est de ces récits dont la noirceur vous perturbe et vous fascine à la fois.
Dans ce village la folie s'empare des hommes aux dépends des femmes et des jeunes filles qui ne rêvent pourtant que d'une vie normale : se promener dans les bois, écouter le son d'une flûte, être amoureuse.
Dans ce troublant récit la vie l'illustration atypique de Thomas Gilbert colle parfaitement au thème.

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Un récit cauchemardesque ! La noirceur, la violence nous prennent à la gorge...