La légèreté

Nous avons tous été affectés à notre échelle par l'attentat à Charlie Hebdo. Certains plus que d'autres... Catherine Meurisse était en retard ce matin-là pour se rendre au journal, mais sa chance ne lui a pas évité le traumatisme...
Elle nous livre ici, avec un talent ahurissant et des pages d'une immense beauté, l'histoire de sa destruction mais aussi de sa reconstruction...
Charlie, oui... Mais c'est avant tout une histoire terriblement humaine qui nous est livrée ici, avec humour, tout en étant bouleversante !
Une des lectures les plus fortes qu'il m'ait été donné d'avoir !

Gorge nouée, sourire aux lèvres, rires aux éclats. Cet album de la renaissance est un savoureux mélange d'émotions toutes plus vibrantes les unes que les autres. Catherine Meurisse est plus vivante que jamais. Elle nous revient au meilleur de l'illustration et des dialogues, cet album mérite tous les honneurs et surtout toute votre attention.

Fin de l’amnésie, de l’anesthésie émotionnelle. Retour des souvenirs, de l’envie, notamment celle de créer de nouvelles bandes dessinées (pour le dessin de presse, cela semble révolu). Le mieux, à coup sûr, serait de ne jamais être tenté de relire La légèreté pour savourer ses prochains albums, en particulier ce « projet sur mon enfance à la campagne – la campagne de mon enfance et le regard adulte que je porte sur elle. » Vivement !

Dessinatrice à Charlie Hebdo depuis plus de dix ans, Catherine Meurisse a vécu le 7 janvier 2015 comme une tragédie personnelle, dans laquelle elle a perdu… la légèreté.

La légèreté ou la recherche du "Beau intemporel", pour panser les blessures et estomper l'horreur.
Un album tout en rires et en larmes, Catherine Meurisse à fleur de peau. Bouleversant.

Mais l’ouvrage ne tient pas de la plainte : la douleur en exsude, bien sûr, mais aussi l’humour (l’auteure appelle les frères Kouachi « les frères Kalachnikov », histoire de « rire un peu afin de ne pas devenir fou »), et surtout la quête d’une solution. D’un trait toujours vif et gracieux, plus rond que par le passé, Catherine Meurisse transcende ses cauchemars récurrents d’être transpercée de balles, part à la campagne quand les journalistes la sollicitent trop, refuse d’aller voir Obama aux Etats-Unis sous prétexte que les voyages en avion la rendent malade. Sa vitalité revient, quasi imperceptiblement.