Julia et Roem

Bilal revisite la tragédie Roméo et Juliette avec une fin moins dramatique, mêlant science-fiction et poésie.Les héros évoluent dans un monde post-apocalyptique, où la terre a fait un « coup de sang » pour se rebeller contre les traitements infligés par ses locataires, les humains.Désormais tous les repères, sens, lois physiques, sont modifiés, déréglés.L'ensemble de l'album est dans les tons ocre, à partir d'un papier non pas blanc mais dans cette tonalité, et par d'infimes variations de gamme de couleurs autour de cette base.Le dessin est épuré, les paysages et les lieux esquissés mais terriblement présents.Les dialogues sont ciselés, alternant des citations du Roméo et Juliette de Shakespeare et des dialogues, comme des poèmes en prose de l'auteur.Un très bel album donc, qui est à la fois poursuite et renouvellement de l'oeuvre de Bilal.

Ce 2e album du cycle du « Coup de Sang » est un interprétation du drame de Shakespeare « Roméo et Juliette » dans ce futur apocalyptique où de grandes questions viennent : L'amour y a-t-il toujours sa place? Que doivent choisir les nantis ; s'associer entre eux ou s'ouvrir aux autres? On y quitte l'élément aquatique pour venir dans l'élément terrestre.Les dessins de Bilal sont toujours aussi parfaits même si je trouve les personnages un peu plus froids et distants. La colorisation brune est en lieu avec l'image immédiate qui nous vient quand on parle de terre.Les citations continuelles, qui m'avaient gênée dans le 1e album, coulent de source puisque c'est une représentation du drame shakespearien dans un contexte apocalyptique. Comme les personnages les plus âgés le notent eux-même, il ne manque personne (ou presque) et leurs noms sont dérivés des personnages de Shakespeare.Un album à la fois splendide et lyrique, que demander de plus?