Grand hôtel abîme
Davíd Rubín (Dessin, Couleurs) | Marcos Prior (Scénario, Couleurs)
Parution 13 oct. 2017
Pages 128
Genre BD Science-Fiction
Éditeur RACKHAM
Résumé
Nous sommes dans un futur proche, dans un monde qu'on ne finit pas de saigner à blanc et où le Pouvoir a déployé un brouillard épais qui en occulte la vérité. Un écran fait de millions d'écrans d'où, dans un immense et continu bavardage, se répandent des flots d'images et de mots mis en circulation dans le seul but de travestir la réalité. C'est un monde peuplé de silencieux et d'immobiles ; de temps à autre, certains explosent dans un acte fou, une violence primitive, expression d'une souffrance morale qui rend la vie invivable. Tout semble suspendu dans une sorte de danse cosmique, sans fin, dans cette loi de la conservation de la violence dont parlait Pierre Bourdieu. Soudain, l'empire du mensonge est bousculé par une fureur irrésistible : c'est l'émeute qui sème le chaos et qui fait éclater la vérité. Grand Hôtel Abîme met en scène une dystopie effrayante tout autant que familière, tant elle s'abreuve de « faits » que nous venons peut-être de lire dans les journaux ou de voir à la télévision, aboutissant à une satire politique et sociale qui ne cesse de mettre l'accent sur des questions bien contemporaines. L'expérimentation formelle de Marcos Prior, le découpage dynamique et l'extraordinaire palette de David Rubín sont les moteurs de ce récit « d'anticipation » où les deux auteurs appellent à mettre le feu au lourd rideau du mensonge.
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Benjamin Roure
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Le propos politique de Grand Hôtel Abîme est limpide : c’est une charge anticapitaliste appelant à la mobilisation citoyenne, voire à la lutte armée. La référence liminaire à Tyler Durden, le héros de Fight Club, ne dit pas autre chose : citoyens-moutons, jouets du grand capital, ouvrez les yeux et dépossédez, dans la violence s’il le faut, les grands patrons de leur pouvoir et de leurs biens ! Un message simpliste et assez limite, pour une BD qui semble survoler son sujet en empilant des poncifs de la dystopie et de la critique du monde contemporain.
Le propos politique de Grand Hôtel Abîme est limpide : c’est une charge anticapitaliste appelant à la mobilisation citoyenne, voire à la lutte armée. La référence liminaire à Tyler Durden, le héros de Fight Club, ne dit pas autre chose…
O. Boussin
Publié le
Mise en page syncopée, couleurs acides, dessin expressif, Davíd Rubín utilise parfaitement le format horizontal pour insuffler du rythme à ce récit de quasi-anticipation. Mais cette représentation d’une nation fractionnée, soumise aux injonctions des financiers, anesthésiée par le simplisme trompeur des informations, noyautée par des rebelles en mousse et des profiteurs de tous poils, achevant de se noyer dans un narcissisme abrutissant, tout cela est par trop familier pour être rejeté loin dans le futur. Alors, ami lecteur, laisseras-tu ta conscience être secouée par cet album révolutionnaire ?
Mise en page syncopée, couleurs acides, dessin expressif, Davíd Rubín utilise parfaitement le format horizontal pour insuffler du rythme à ce récit de quasi-anticipation. Mais cette représentation d’une nation fractionnée, soumise aux …
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