De cape et de crocs tome 12 - Si ce n'est toi...

Le rideau tombe sur le chef d'oeuvre de Ayroles et Masbou.
Un concentré de créativité, de talent et d'intelligence.

De cape et de crocs reste pour moi le meilleur exemple de ce que seule la BD peut proposer.

Delcourt a eu du nez de dénicher cette série... Que dis-je du nez ? C'est un roc, c'est un pic, c'est un cap, c'est une péninsule...

Fin non pas d’une, mais de deux aventures : celle du petit Eusèbe et celle de l’immense série De Capes et de Crocs qui est devenue une référence absolue dans le monde de la BD. Savourons donc ce dernier acte avant que le rideau ne tombe.

Eusèbe, mignon et courageux petit lapin blanc, se trouve chahuté par les manigances parisiennes, de duels en complots, du sommet de l’Etat à la cour des miracles. Fin de diptyque pour un festival de cape, d’épée, de mots et de poils.

Le rideau tombe donc pour la seconde fois, et la dernière hélas!, sur ce récit épique truffé de références et porté par deux auteurs ô combien talentueux qu’il nous tarde de retrouver dans de nouvelles aventures. La plume inspirée et follement inventive d’Alain Ayroles nous livre une pièce en deux actes aussi truculente qu’irrésistible alors que les pinceaux agiles et les merveilleuses couleurs de Jean-Luc Masbou magnifient l’ensemble de façon magistrales… Dialoguiste, décorateurs, costumiers et accessoiristes ont fait un formidable travail alors que l’éclairagiste a comme de coutume sublimé le jeu des acteurs… Fussent-ils des seconds rôles, le casting est impeccable et haut en couleur et la mise en scène, incroyablement dynamique, est digne des plus grands! Les spectateurs enthousiasmés applaudissent à tout rompre pour remercier acteurs et auteurs de cette joyeuse farce… Après bien des rappels, il faut bien se résoudre à quitter le théâtre, triste que la pièce soit achevée mais revigoré par ces moments de rires et de grâces offerts par des auteurs généreux et maître de leur art… et titillé par l’envie de retrouver les canaux de la Sérénissime, avant de monter dans la Lune opaline à la suite d’un Loup, d’un Renard et d’un adorable lapin qu’on connaît mieux désormais… Acta est fabula… mais fichtre! que la pièce était belle!

Ayant beaucoup oublié la série initiale, j'ai eu plus de mal à accrocher à ce diptyque au début, mais au final c'est un régal de récit de cape et d'épées avec un héros naïf et doux qui va être exploité par son jumeau maléfique (il y a beaucoup de jumeaux dans les récits ou films rattachés au genre!), incompris par beaucoup des gens qu'il croise et pour finir injustement puni? Que demander de plus?Les dessins sont toujours aussi dynamiques et entrainants. Les références plus ou moins cachées donnent le tournis (voir les titres des tomes 11 & 12). Le langage est fleuri à en faire pâlir les précieuses de Molière.À relire avant ou après les 10 autres tomes?

La folle histoire de De cape et de crocs se termine avec ce second volet du diptyque consacré au plus célèbre lapin de la bande dessinée : Eusèbe.

Les attentats du 13 novembre sont gravés à jamais dans nos mémoires. « 13/11 » , une BD documentaire pour se souvenir et reconstituer la chronologie des actes qui ont endeuillés la France.