Celestia

Le maestro Emanuele Fior a encore frappé ! Révélé au grand public avec son délicieux Cinq Mille Kilomètres par Seconde, paru en 2010 puis Prix d'Angoulême du Meilleur Album, il n'a depuis jamais cessé de surprendre, de rendre plus puissante encore sa narration graphique... Et ici dans Celestia, fable onirique aussi fascinante que dérangeante, certaines de ces cases sont des merveilles de beauté !
Et contrairement à la version originale italienne, nous avons ici directement l'histoire complète.

La beauté de cet album est indéniable, elle m'a d'ailleurs poussée à aller jusqu'au bout de cette histoire, espérant qu'au final j'y comprendrais peut-être quelque chose. Mais non ! J'ai fini frustrée comme à la fin d'un David Lynch, seule avec mes questionnements et perplexe comme jamais. J'aurais voulu adhérer davantage mais je suis restée sur le quai sans monter dans la barque qui navigue dans les canaux sublimes de cette Celestia nimbée de mystères.
Sûrement un futur indispensable dans les bibliothèques de tous ceux qui n'ont pas besoin de tout comprendre pour savourer.

Celestia est un récit pour le moins... déroutant !

J'aurais aimé tout comprendre, tout maîtriser, mais cette lecture m'a complètement déstabilisée.

Et pourtant, c'est d'une beauté telle que j'ai accepté de ne pas comprendre grand chose, de rester sur ma faim, j'ai accepté de me laisser balader dans cet univers à la fois onirique et futuriste.

Voilà un album qui ne laisse pas indifférent mais difficile d'accès, et, au risque de me répéter, d'une beauté folle !

Dans des compositions à l’aquarelle d’une précision et d’une élégance rares, tout en jeu de lumière et de matière, avec un design de personnage original et magnifié par une plasticité exceptionnelle des visages, Manuele Fior lorgne aussi du côté du cinéma, vers Antonioni, Fellini, Kubrick. Des réalisateurs qui, comme lui, ont cherché du côté du subconscient, des mystères nocturnes, des corps entrelacés ou des yeux d’un enfant, une réponse aux questions métaphysiques de l’Humanité. Un sens et un espoir. Époustouflant.

Cinq ans auront été nécessaires pour improviser Celestia, puis construire un récit énigmatique porté par une mise en couleurs à la gouache qui ne peut laisser insensible. À regretter néanmoins un format qui ne peut pleinement rendre compte des émotions, des espoirs comme des traumatismes qui traversent et animent le moindre des personnages.

Dora et Pierrot fuient leur île peuplée des pires malfrats de la Terre. Depuis la Grande invasion, ils y sont de plus en plus nombreux. Le talentueux Manuele Fior met en image ce road-trip entre anticipation et thriller dans Celestia, un merveilleux album. Envoûtant !