Céleste tome 1 - Bien sûr Monsieur Proust

une première partie magnifique, élégante, emplie de fraicheur et d'inventivité graphique.

Le voici enfin mon premier gros coup de coeur de l'année ! Un album original qui pointe le rôle indispensable de la gouvernante, Céleste, auprès de Proust. Au delà de la créativité graphique incroyable, la narration est superbe et chaque dialogue entre Céleste et Marcel est savoureux. Bref, Chloé Cruchaudet a réussi à me réconcilier avec Proust (ce qui n'était pas gagné). J'attends la deuxième et dernière partie avec impatience.

Céleste Albaret fut pendant des années la servante de Marcel Proust. A travers un bel album, aux douces illustrations, Chloé Cruchaudet s'intéresse à cette relation si particulière qu'entretenaient Céleste et Marcel.

Une femme qui s’affirme peu à peu, s’émancipe aussi, ne se laisse plus marcher sur les pieds et endosse un rôle presque maternel pour cet homme bien plus âgé qu’elle. Un album aussi élégant que sensible et intelligent, dont il nous tarde de découvrir la suite et fin.

Alors non ce Céleste n'est pas qu'une simple bd Télérama de plus, à vocation France Inter / Angoulême. Ne vous y trompez pas, si avoir lu et connaître un peu Proust rend l'ensemble encore plus intéressant, cette bd parle de beaucoup d'autres choses et développe chez son lecteur un véritable sentiment. Précieux donc. Je recommande.

Bien sûr, Monsieur Proust, est le premier volet du diptyque que Chloé Cruchaudet consacre à Marcel Proust dont on célèbre cette année le centenaire de sa mort. Par le biais du portrait de Céleste Albaret la gouvernante de l’écrivain, l’autrice tisse un récit qui révèle une part intime de Marcel Proust. Tantôt gouvernante, secrétaire, et même parfois « mère », Céleste entoure d’attention Marcel. Il faut dire que ces deux-là se sont bien trouvés. Elle « qui ne savait rien faire » mais qui aimait la beauté tout comme lui, et lui dandy aérien et détaché de la matérialité du monde. Céleste avait les pieds sur terre et permis sans doute à Marcel se consacrer à l’écriture, elle s’occupait du reste. En toile de fond, la Première Guerre mondiale, tenue à bonne distance comme cela fut effectivement le cas dans A la recherche du temps perdu, dont la parution commença au début du conflit.

Et Celeste elle-même, qui ne sait pas faire la cuisine, n'aime pas particulièrement les toilettes, mais fait preuve de sens pratique pour ajouter les paperoles de Marcel à son manuscrit : ce sont deux prototypes humains, qui ne rentrent pas vraiment dans les cases prévues. Bref si vous n'avez pas lu La recherche, c'est peut-être la bonne porte pour y entrer... et en tout cas c'est un bon moment de lecture, drôle et frais.

Un album qui a parfaitement trouvé sa place dans la magnifique collection Noctambule, qui sait si bien nous gratifier de belles lectures.

Un portrait tendre de Céleste qui fut la domestique de Marcel Proust. Un récit clair et des graphismes superbes qui me donneraient presque envie de tenter la lecture des oeuvres du maître!