A la recherche de Moby Dick tome 1

À la recherche de Moby Dick (excellent titre au demeurant) est une lecture « sérieuse ». À l’image du texte original, le ton est grave et la trame psychologique pesante. Au final, cette nouvelle version dessinée s’ajoute sans avoir à rougir ou devoir à la longue liste des ouvrages déjà existants.

Un journaliste et un spécialiste de l'œuvre de Melville se plongent dans Moby Dick et revivent ses moments cultes. Relecture passionnante et immersive d'un roman majeur de la littérature américaine.

J'avoue avoir une sorte de collection dans ma collection de BD : je cherche celles qui sont adaptées du chef d'oeuvre d'Herman Melville : Moby Dick. Donc je ne pouvais passer à côté de cet album et je ne le regrette pas.Sylvain Venayre a conçu un scénario intéressant où son érudition et sa connaissance du livre l'inspirant sont visibles. En parallèle au livre où les chapitres évoquant la chasse à la baleine et les bateaux alternent avec le récit d'Ismaël, le récit de la chasse au cachalot blanc alterne avec les rencontres d'un jeune journaliste avec un metteur en scène et ses diverses relations. Le metteur en scène souhaite créer une pièce sur Moby Dick, mais il renoncera finalement. Toutes ces interventions m'ont passionnées et donnent au livre un côté philosophique intéressant. Le récit du combat fou d'Achab est plus classique et a déjà été conté, illustré, filmé…Mais un album de BD n'est pas un roman ou un essai et le meilleur scénario peut s'écrouler sans un dessinateur capable de le magnifier en images. En l'occurrence, Isaac Wens est le partenaire parfait qui fait passer le lecteur de l'interview contemporaine au récit tiré d'Herman Melville sans heurts et avec les mêmes graphismes… Ce n'est pas pour rien que le metteur en scène et Achab ont les mêmes traits. Il a su aussi reprendre des tableaux de grands maîtres évoqués dans les périodes contemporaines en les transposant dans son style sans le trahir.Un superbe album qui a demandé 8 ans de travail aux auteurs. Il ne s'offre pas de façon évidente mais il mérite que ses lecteurs aillent au bout de ses 220 pages.